J'ai trouvé sa sur internet:
Au début de l'année 1945, seule une infime partie de l'Allemagne nazie a été envahie. À l'Est, les Soviétiques sont aux portes de la Prusse-Orientale, devant Varsovie et ont encerclé Budapest. À l'Ouest, les Alliés stationnent devant la ligne Siegfried, protégeant la rive gauche du Rhin, en face de la Belgique et de la Lorraine, et la région de Colmar était encore sous contrôle allemand. Hitler croit encore pouvoir compter sur les "armes nouvelles" de ses ingénieurs (dont les V1 et V2) pour renverser la situation, mais il est déjà trop tard.
Le 12 janvier, les Soviétiques déclenchent une offensive massive (de la Baltique aux Carpates), sous le commandement des maréchaux Tcherniakovski (3e front biélorusse), Rokossovski (2e front biélorusse), Joukov (1er front biélorusse) et Koniev (1er front ukrainien). Staline joue de la compétition entre ces généraux pour leur faire réaliser les avances les plus foudroyantes. En dix jours, la Wehrmacht (Groupe d'armées Vistule) est pulvérisée, et l'Armée rouge conquiert l'essentiel de la Pologne d'avant 1939, s'empare des zones industrielles vitales de la Silésie et de la plus grande partie de la Prusse-Orientale, et atteint l'Oder (future frontière germano-polonaise) à Küstrin.
Hitler, dont la condition physique s'est considérablement dégradée depuis l'attentat du 20 juillet 1944, ordonne, comme toujours, à ses généraux de ne plus reculer et de contre-attaquer. Ses analyses sont complètement déconnectées de la réalité, il ne paraît pas se rendre compte que chaque armée allemande nominale a en fait tout au plus la valeur combative d'une division. Il se brouille régulièrement avec Heinz Guderian, chef d'état-major pour le front de l'Est qui lui tient tête en vain, jusqu'à son remplacement fin mars par le Reichsführer SS Heinrich Himmler, malgré l'incompétence militaire manifeste de ce dernier.
En pénétrant sur le sol allemand, les troupes soviétiques ont propagé la panique parmi les populations allemandes des provinces de l'Est. Des cas souvent avérés de pillages, de meurtres, et de viols collectifs sont répercutés par la propagande de Joseph Goebbels. Un exode massif (appelé le Treck par les Allemands), draine vers l'Ouest des millions de réfugiés des territoires allemands qui ont déjà été attribué, par les Alliés à la Pologne, à l'Est de la ligne Oder-Neisse. Les pertes civiles sont très importantes, comme lors du torpillage par la marine soviétique du paquebot Wilhelm Gustloff, évacuant des réfugiés par la mer Baltique. Le froid, la famine et les bombardements sont les causes de mortalité les plus fréquentes.
Les réfugiés allemands sont très rarement pris en charge par les autorités nazies. Il se peut que la désorganisation générale et la fuite rapide des plus hauts cadres nazis en soit la principale cause, mais il est également vraisemblable que cela fut une stratégie délibérée pour inciter les soldats allemands à combattre plus énergiquement pour protéger les civils restés sur leur sol natal. Le Führer avait par ailleurs demandé que soit appliquée dans toute l'Allemagne la politique de la "terre brûlée", ne pouvant supporter que le sol national allemand ne tombe dans les mains des Slaves sans qu'il soit retourné à l'âge de pierre. Il estimait également que le peuple allemand, qui avait échoué dans le dessein qu'il lui vouait, méritait son sort de destruction, et s'était, selon plusieurs témoignages, complètement identifié à l'Allemagne, considérant que sa propre disparition était liée à la disparition de son pays. Albert Speer, intime d'Hitler et ministre de l'Armement fit la tournée des Gauleiters pour les inciter à refuser d'obéir aux directives allant dans ce sens.
Goebbels, de plus en plus exposé alors qu'Hitler n'apparaît plus en public, et qui par ailleurs a été nommé commissaire du Reich pour la défense de Berlin, organise les Volksturm, unités composées des dernières réserves (les hommes les plus âgés ou malades). Les adolescents des Jeunesses hitlériennes sont également intégrées aux forces militaires ; leur fanatisme en feront les combattants les plus motivés de Berlin, mais aussi les plus gravement décimés, la majorité d'entre eux périront. Cependant, les SS exécutent de plus en plus sommairement les soldats soupçonnés de désertion, dont un grand nombre de membres de la Volksturm.
En février 1945, les Soviétiques s'emparent de Budapest, durement défendue par les Allemands. Les Alliés à l'Ouest, s'avancent jusqu'au Rhin. Les bombardements stratégiques américano-britanniques continuent à accabler l'Allemagne : du 13 au 15 février, le bombardement de Dresde, remplie de réfugiés, cause près de 40 000 morts.